Avec ce livre j'avais deux objectifs. Tout d'abord découvrir la philosophie de Michel Onfray et ensuite réfléchir à la notion d'hédonisme : dois-je céder à tous les plaisirs ou essayer d'y résister ?
Le premier objectif est rempli haut la
main. Ce manifeste hédoniste est en effet issue d'une collection qui
rassemble divers auteurs, artistes, ou philosophes autour d'une
personnalité. Le premier texte est donc signé Onfray. Intitulé
« abrégé hédoniste », il s'agit d'un court texte d'une
cinquantaine de pages réparti en divers chapitres correspondant à
différents domaines (psychologie, éthique, esthétique, érotique,
bioéthique et politique) et ne faisant que quelques pages chacun. La
maquette est aérée, illustrée et il y a des passages qui sont mis
en exergue (en gros et rouge) : parfait pour les amateurs de
citations comme moi ! Cette forme légère est donc idéale pour
une introduction en douceur à la pensée de Michel Onfray. C'est
appréciable car dans le fond, c'est du lourd ! Vous aurez droit
à tout un jargon et même à du débat philosophico-philosophique.
Il y a beaucoup de mots compliqués, surtout au début.
Accrochez-vous car les meilleurs chapitres sont à la fin.
Onfray est souvent présenté comme un
philosophe hédoniste (pas épicurien, hein) et c'est vrai que ce
principe peut être appliqué à divers sujets. Ce principe c'est
tout bêtement le principe des plaisirs et des souffrances, selon
lequel il faudrait chercher le plaisir et fuir la souffrance. Ca
rappelle aussi le calcul des coûts et des bénéfices, chère aux
économistes, ou à la quantité de plaisir et de peine de Jeremy
Bentham. Bref, ça fait plus utilitariste qu'hédoniste. Etonnant
pour quelqu'un qui critique sans arrêt le libéralisme... D'autant
qu'il va jusqu'à proposer une comptabilité des plaisirs :
« élection et éviction en relation avec la production de plaisir ou de déplaisir ».
En fait ce qui le différencie des
libéraux et fait de lui un libertaire, c'est cet utopisme niais qui
lui fait croire que les gens vont gentillement troquer du plaisir de
façon équitable et respectueuse. Avec un crédo là encore très
simple mais totalement irréaliste : « jouir et faire
jouir ». C'est oublier qu'on peut très bien jouir au dépend
de l'autre ou sans l'autre. Faire du plaisir une vertu me semble être
une grave erreur. Pour moi il s'agit juste de la carotte mise en
place par mère nature pour nous faire avancer dans le bon sens,
celui de la vie.
Pour un texte sur l'hédonisme je n'ai
pas senti beaucoup l'amour de la vie. Michel Onfray semble plus doué
pour critiquer. La religion, Freud, les artistocrates,
les comités de bio-éthiques... tout le monde en prend pour son
grade. Alors je vais vous le dire clairement : je ne trouve pas
cet auteur très sympathique et je ne lirais probablement pas de
sitôt d'autres de ses bouquins. Ceci dit il y a des choses
intéressantes. Le chapitre sur la bio-éthique en particulier m'a
beaucoup intéressé.